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70 ESSAYS OF MONTAIGNE
(c) Xenophon emploie pour objection et accusation, 4 l’encontre de Menon, qu’en son amour il embesongna des objects passant fleur.' Je treuve plus de volupte uke ment voir le juste et doux meslange de deux jeunes beautés ou a le seulement considerer par fantasie, qu’a faire moimesmes le second d’un meslange triste et informe. (4).Je resigne cet appetit fantastique a l'Empereur Galba, qui ne s’adonnoit qu’aux chairs dures et vieilles; * et 4d ce pauvre miserable, —
O ego di’ faciant talem te cernere possim, Charaque mutatis oscula ferre comis,
Amplectique meis corpus non pingue lacertis! * (c) Et entre les premieres laideurs je compte les beautez arti- ficielles et forcées. Emonez, jeune gars de Chio, pensant par des beaux atours acquerir la beauté que nature luy ostoit, se presenta au philosophe Arcesilaus, et luy demanda si un sage se pourroit voir amoureux: “Qui dea,” respondit lautre, “pourveu que ce ne soit pas d’une beauté parée et sophistiquée come la tiene.” * Une laideur et une vieillesse avouée est moins vieille et moins laide 4 mon gre qu'un’ autre peinte et lissée.
(6) Le diray-je, pourveu qu’on ne m’en prenne a la gorge?
l'amour ne me semble proprement et naturellement en sa saison qu’en ]’aage voisin de l"enfance, —
Quem si puellarum insereres choro, Mille sagaces falleret hospites Discrimen obscurum, solutis Crinibus ambiguoque vultu.® (c) Et la beauté non plus. Car ce que Homere I'estend jusques a ce que le menton commence a s’ombrager, Pla- ton mesme |’a remarqué pour rare fleur.’ Et est notoire la cause pour la quelle si plaisammant le sophiste Dion ap- peloit les poils folets de l’adolescence “Aristogitons” et “*Harmodiens.”7 (4) En la virilité, je le trouve desja aucune- ment hors de son siege, non qu’en la vieillesse; 1 See the Anadasis, I], 6.15. 2 See Suetonius, Life of Gaba.
- Ovid, De Ponto, I, 4.49.
- See Diogenes Laertius, Life of Arcesilaus.
® Horace, Odes, II, 5.21. * See the Protagoras. See Plutarch, Of Love.