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BOOK III, CHAPTER V 63

reveremment et regulierement, il en laisse en arriere plus de la moitié. Je ne m’excuse pas envers moy: et si je le faisoy, ce seroit plustost de mes excuses que je m’excuseroy que de null’ autre partie. Je m’excuse 4 certaines humeurs, que je tiens plus fortes en nombre que celles qui sont de mon costé. En leur consideration, je dirai encores cecy (car je desire de contenter chacun, chose pourtant tresdifficile, esse unum hominem accommodatum ad tantam morum ac sermonum et volontatum varietatem),’ qu’ils n’ont a se prendre propre- ment a moi de ce que je fais dire aux authoritez receues et approuvées de plusieurs siecles, et que ce n’est pas rai- son qu’a faute de rythme ils me refusent la dispance que mesmes des hommes ecclesiastiques des nostres et plus cre- tez jouissent en ce siecle. En voici deux:

Rimula, dispeream, ni monogramma tua est.? Un vit d’ami la contente et bien traicte.*

Quoi tant d’autres?

Jayme a modestie; et n'est par jugement que j'ai choisi cette sorte de parler scandaleux: c’est nature qui l’a choisi pour moy. Je ne le loue, non plus que toutes formes con- treres a l'usage receu; mais je "excuse et par particulieres et generalles circonstances en allege |’accusation. Suivons.

Pareillement (4) d’od peut venir cette usurpation d’au- thorité souveraine que vous prenez sur celles qui vous fa- vorisent a leurs despens,

Si furtiva dedit nigra munuscula nocte,‘

que vous en investissez incontinent l’interest, la froideur et une auctorité maritale? C’est une convention libre: que ne vous y prenez vous comme vous les y voulez tenir? (c) II n’y a point de prescription sur les choses volonteres. (4) C'est contre la forme; mais il est vray pourtant que j’ay, en mon temps, conduict ce marché, selon que sa nature peut souffrir, aussi conscientieusement qu’autre marché et avec quelque air de justice, et que je ne leur ay tesmoigné de mon affection que ce que j’en sentois, et leur en ay representé naifvement la decadence, la vigueur et la naissance, les

1 Q, Cicero, De Petitione Consulatus, XIV. 1 Th. de Béze, Fucenifia. * Saint-Gelais. ‘ Catullus, LXVIII, 145.

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