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34 ESSAYS OF MONTAIGNE
Ah! tum te miserum malique fati, Quem attractis pedibus, patente porta, Percurrent raphanique mugilesque."
Et le dieu de nostre poete, quand il surprint avec sa femme l'un de ses compaignons, se contenta de leur en faire honte;
atque aliquis de diis non tristibus optat
Sic fieri turpis; ?
et ne laisse pourtant pas de s’eschauffer des douces caresses qu’elle luy offre, se plaignant qu’elle soit pour cela entrée en deffiance de son affection:
Quid causas petis ex alto? fiducia cessit
Quo tibi, diva, mei? *
Voire elle luy faict requeste pour un sien bastard, — Arma rogo genitrix nato,4—
qui luy est liberalement accordée; et parle Vulcan d’/Eneas avec honneur: Arma acri facienda viro; *
d'une humanité a la verité plus qu’humaine! Et cet excez de bonté, je consens qu’on le quitte aux dieux:
Nec divis homines componier 2quum est.®
Quant a la confusion des enfans, (c) outre ce que les plus
aves legislaturs l’ordonnent et l’affectent en leurs repu-
Aijot, (4) elle ne touche pas les femmes, ou cette passion est, je ne scay comment, encore mieux en son siege;
Spe etiam Iuno, maxima ccelicolum, Conjugis in culpa flagravit quotidiana.’
Lors que la jalousie saisit ces pauvres ames foibles et sans resistance, c'est pitié comme elle les tirasse et tyrannise cruellement: elle s'y insinue sous tiltre d’amitié; mais, depuis qu'elle les possede, les mesmes causes qui servoient de fonde- ment 4 la bienvueillance servent de fondement de hayne capitale. (¢) C’est des maladies d’esprit celle & qui plus de
1 Catullus, XV, 17. 2 Ovid, Metam., IV, 187.
- Virgil, Aneid, VIII, 395. 4 [bid., 383. * Tbid., 441.
- Catullus, LX VIII, 141. 1 Jbid., 138.
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