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BOOK III, CHAPTER V 29

n’estoit rien avancer, s'il ne faisoit encore chastrer et chev- aux et asnes, et nature en fin.

Omne adeo genus in terris hominumque ferarumque, Et genus equoreum, pecudes, picteeque volucres, In furias ignemque ruunt.'

(c) Les dieux, dit Platon, nous ont fourni d'un membre inobedient et tyrannique, qui, comme un animal furieux, entreprend, par la violence de son appetit, sousmettre tout asoi. De mesme aux femmes, un animal glouton et avide, auquel si on refuse alimans en sa saison, il forcene, impatient de delai, et, soufflant sa rage en leurs corps, empesche les conduits, arrete la respiration, causant mille sortes de maux, Jusques ce qu’aiant humé le fruit de la soif commune, il en aie largement arrose et ensemance le fond de leur matrice." (4) Et se devoit aviser aussi mon legislateur, qu’al’avanture est-ce un plus chaste et fructueux usage de leur faire de bonne heure connoistre le vif que de le leur laisser deviner selon la liberté et chaleur de leur fantasie. Au lieu des parties vrayes, elles en substituent, par desir et par espe- rance, d'autres extravagantes au triple. (c) Et tel de ma connoissance s'est perdu pour avoir faict la descouverte des siennes en lieu ou il n’estoit encores au propre de les mettre en possession de leur plus serieux usage.

(6) Quel dommage ne font ces enormes pourtraicts que les enfans vont semant aux passages et escalliers des maisons Royalles? De 1a leur vient un cruel mespris de nostre portée naturelle. (¢) Que s¢ait-on si Platon, ordonant, apres d'autres republiques bien instituées, que les hommes, femmes, vieux, jeunes, se presentent nuds 4 Ja veue les uns des autres en ses gymnastiques, n’a pas regarde A cela?® (¢) Les Indiennes, qui voyent les hommes 4 crud,ont aumoins refroidy le sens de la veue. (c) Et quoi que dient les femmes de ce grand royaume du Pegu, qui, audessous de la ceinture n’ont & se couvrir qu’un drap fandu par le devant et si estroit que, quelque ceremonieuse decence qu "elles y cher- chent, & chaque pas on les voit toutes, que c’est une inven- tion trouvée aus fins d’attirer les hommes Aelles et les retirer

1 Virgil, Georgics, III, 242. ? See Plato, Timaus.

3 See Idem, Repudlic, book V.

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