Page:Blackwood's Magazine volume 002.djvu/676
animal, and the narrative of the fact was given him by Dens himself.[1]
He further mentions, that at St Malo, in the chapel of St Thomas, there is an ex voto, or picture, deposited there by the crew of a vessel, in remembrance of their wonderful preservation from a similar attack off the coast of Angola. An enormous cuttle-fish suddenly threw its arms across the vessel, and was on the point of dragging it to the bottom, when the combined efforts of the sailors succeeded in cutting off the tentacula with swords and hatchets. During the period of their greatest danger, they invoked their patron, St Thomas, vowing to him a pilgrimage, if, by his intercession, they were successful in this perilous rencounter. The confidence inspired by the hope of celestial aid gave fresh vigour to their exertions, and they succeeded in freeing themselves from their dreadful opponent. On their return home, and before vi-
- ↑ This curious and singular relation we shall here subjoin in the words of Denys Montfort. "Le capitaine Jean Magnus Dens, homme respectable et véridique, qui, après avoir fait quelques voyages à la Chine pour la compagnie de Gothembourg, étoit enfin venu se reposer de ses voyages maritimes, à Dunkerque où il demeuroit et où il est mort depuis peu d'années dans un age très-avancé, m'a raconté que dans un de ses voyages, étant par les 15 dégrés de latitude sud, à une certaine distance de la côte d'Afrique, par le travers de l'île Sainte-Hélène et du cap Negro, il y fut pris d'un calme qui, durant depuis quelques jours, le décida à en profiter pour nettoyer son bâtiment et le faire approprier et gratter en dehors; qu'en conséquence on descendit le long du bord quelques planches suspendues par des cordes, comme cela ce pratique en pareille circonstance, et des matelots se placèrent sur ces planches pour, avec leurs instrumens de fer triangulaires, gratter et nettoyer le vaisseau. Ces marins se livroient à leurs travaux, lorsque subitement un de ces encornets nommé en danois anckertroll, s'éleva du fond de la mer, et jeta un de ses bras autour du corps de deux de ces matelots, qu'il arracha tout d'un coup avec leur échafaudage, les plongeant dans la mer, lançant en même tems un second de ses bras sur un autre homme de l'équipage, qui se préparoit à monter aux mats et qui étoit déjà sur les premiers échelons des haubans; mais comme ce poulpe avoit saisi en même tems les fortes cordes de ces haubans, et qu'il's'étoit entortillé dans leurs enfléchures, il ne put en arracher cette troisième victime qu'il écrasoit, et qui se mit à jeter des hurlemens pitoyables. Tout l'équipage courut à son secours, quelques-uns sautant sur les harpons et les fouanes, les lancèrent dans le corps de cet animal où ils entrerent très-profondément; pendant que les autres, avec leurs couteaux, et des herminettes ou petites haches, coupèrent le bras qui tenoit lié ce pauvre malheureux qu'il fallut retenir crainte quil ne tombat à l'eau, d'autant plus qu'il avoit entièrement perdu connoissance.
"Ainsi mutilé et frappé dans le corps de cinq harpons, dont quelques-uns, faits en lance et roulant sur une charnière, se dévoloppoient quand ils étoient lancés, de façon à prendre un position horisontale, à s'accrocher ainsi par deux pointes et par un grand épanouissement dans le corps de l'animal qui en étoit atteint, ce terrible poulpe, saisi de deux hommes, chercha à regagner le fond de la mer par la puissance seule de son énorme poids: le Capitaine Dens, ne désespérant pas encore de ravoir ses hommes, fit filer, les lignes qui étoient attachées aux harpons: il en tenoit une luimême, et lâchoit de la corde à mesure qu'il sentoit du tiraillement; mais, quand il fut presque arrivé au bout des lignes, il ordonna de les retirer à bord, manœuvre qui réussit pendant un instant, le poulpe se laissant remonter; ils avoient déjà embarqué ainsi une cinquantaine de brasses, lorsque cet animal leur ôta toute espérance en pesant de nouveau sur les lignes et les forçant de les filer encore une fois; ils prirent cependant la précaution de les amarrer, et de les attacher fortement à leur bout. Arrivées à ce point, quatre de ces lignes se rompirent; le harpon de la cinquième quitta prise, et sortit du corps de l'animal, en faisant eprouver une secousse très-sensible au vaisseau. C'est ainsi que ce brave et honnête capitaine eut à regretter d'abord ces deux hommes, qui devinrent la proie d'un mollusque dont souvent il avoit entendu parler dans le nord, que cependant, jusqu'à cette époque, il n'avoit pas entierèrement regardé comme fabuleux, et à l'existence duquel il fut forcé de croire par cette triste aventure. Quant à l'homme qui avoit ete serre dans les replis d'un des bras, et auquel le chirurgien du navire prodigua, dès le premier instant, tous les secours possibles, il r'ouvrit les yeux et recouvra la parole; mais, ayant été presque étouffé et écrasé, il souffroit horriblement; la frayeur avoit aliéné ses sens; il mourut la nuit suivante dans le délire. La partie du bras qui avoit été tranchée du corps du poulpe, et qui étoit restée engagée dans les enfléchures des haubans, étoit aussi grosse à sa base qu'une vergue du màt de misaine, terminée en pointe trés-aiguë, garnie de cupules ou ventouses larges comme une cuiller à pot: elle avoit encore cinq brasses ou vingtcinq pieds de long; et comme le bras n'avoit pas été tranché à sa base, parce que ce monstre n'avoit pas même montré sa tête hors de l'eau, ce capitaine estimoit que le bras entier auroit pu avoir trente-cinq à quarante pieds de long."—Hist. Nat. des Mollusq. tom 2d, p. 281.