Page:Blackwood's Magazine volume 002.djvu/662

This page has been proofread, but needs to be validated.
638
Extracts from Lettsom's Correspondence.
[March

omitted in his catalogue, and which he immediately acknowledged, I gained his confidence. He was sensible I was master of my subject. It is a good political maxim, 'Docti sunt docte tractandi.' I explained to him the rationale of his complaints, and shewed him the propriety of the diet, exercise, and regimen, which I recommended to him. In short, we parted to join the company, very well satisfied with each other. I found my disgust and prejudice gradually abate. During several subsequent years, I had repeated opportunities of being in company with him, and never saw a single instance of that fastidiousness and arrogance so conspicuous in his writings. He always received me with great good humour. I conversed with him easily and familiarly. On all subjects he shewed an attention and deference to the opinion of others. He had a great fund of anecdotes, and told his stories with much humour and facetiousness." Vol. i. pp. 89, 91.

The following are extracts from a letter of Zimmerman, which is extremely valuable and interesting, both for the information it gives respecting the translations of his works, and for the simple and naïve developements of his personal character.

"D'abord il faut que je vous confesse, qu'au lieu d'être, comme auteur, ce que vous me faites l'honneur de supposer, je ne suis au fond qu'un pauvre Diable. J'ay écrit beaucoup en ma vie, uniquement pour m'amuser ou pour me distraire: car je suis dépuis ma jeunesse extremement sujet à la mélancolie, et tourmenté par mille maux de nerfs! Je suis né le 8 Decembre 1728; ainsi j'ay vécu longtems. L'unique rémède que je connois à ma mélancolie et à mes maux de nerfs (dont j'ay immensment souffert dépuis que je suis venu de la suisse, ma patrie, à Hanover, c'est à dire, depuis 1768), c'est la distraction. Autre fois j'ay taché de me distraire par les voyages; mais ce qui m'a fait le mieux oublier mes maux, c'est la vie sedentaire, l'eloignement de la societé, et loublie de moi-meme. Voilà comment je suis devenu auteur en Allemagne: Oubligé de voir des malades tous les jours de ma vie, et continuant d'en voir journellement jusqu'au moment du présent, la médecine n'a pas été une distraction pour mois, mais une peine, et bien souvent un tourment affreux. Ainsi il a fallu que je change d'idées dès que j'ay été libre et que je pouvois passer une partie de la journée dans mon cabinet, si je voulois me procurer une existence tant soit peu supportable. Voilà pourquoi je suis tombé successivement dans un train d'études philosophiques, historiques, et politiques. Les dernières même, et l'esprit du temps actuel (qui me paroit un bien mauvaix esprit!) occupent maintenant toute la capacité de mon ame.

"Je ne vous parlerai point des bons et mauvaix succés qu'ont eu mes ouvrages; mais pour vous expliquer l'aversion que j'ay eu de repondre à une lettre tres polie que M. Dilly, Libraire à Londres, m'a fait l'honneur de m'ecrire le 29 Octobre 1793, il faut necessairement que je vous dise que j'ay été excessivement malheureux en traducteurs de mes ouvrages, et qu'il n'existe presque pas de tourment plus affreux pour moi et pur mes pauvres nerfs, que quand on me parle des traductions qu'on à fait de mes ouvrages, ou qu'on me force d'en parler." pp. 150, 151.

"Mais la glace etant maintenant rompue, je m'en vais m'expliquer, à fonds, avec vous et aussi avec M. Dilly, sur l'aversion excessive que j'ay à parler des traductions de mes ouvrages, et sur la frayeur qui me saisit quand on me dit qu'on veut reimprimer & même eorriger ces traductions abominables.

"On a traduit mes ouvrages presque dans toutes les langues de l'Europe: en François, en Italien, en Anglois, en Hollandois, en Espagnol, en Danois, et en Russe; et je voudrois qu'on n'en eut pas traduit une ligne dans quelle langue que ce soit. Les seules traductions qui ont réussies, parmi celles dont je puis juger, sont la traduction Italienne de mon 'Traité de l'Experience en Médicine,' et d'un pétit 'Essay sur la Solitude,' et la traduction Angloise de mon 'Traité de la Dissenterie,' faite par le Dr Hopson, et imprimée à Londres chez John & Francis Rivington, at the Bible & Crown, (No 62), in St Paul's Church-yard, en 1771.

"On m'a rendu à peu près le même service en donnant à Londres une pretendue traduction de mon Essay sur l'Orgueil National, que si on y avoit mis mon Portrait (ou même ma personne, si on avoit pû) au Pillory. Cette pretendue traduction est intitulée 'An Essay on National Pride, translated (en quoi on a menti) from the German of Dr Zimmermann. London, printed for J. Wilkie & Heydinger, 1771.' Su ce prétendu Traducteur n'avoit qu'ignoré, entièrement la langue Angloise et l'art d'ecrire, je lui eusse pardonnè en faveur de sa bonne volonté le mal qu'il m'a fait; mais il m'a prêté une grande quantité d'idées pueriles, plattes, et triviales, de sa façon, qu'il a inseré dans le texte de mon ouvrage. Il a farci ce texte de vers Latins et Anglois dont il n'existe pas un seul dans mon ouvrages; et malgré ce que dans la préface un tout autre homme a dit à mon honneur, ce pretendu Traducteur Anglois m'a donné partout cet ouvrage l'air d'un Sot. Un Traducteur pareil n'est pas seulment un ignorant, mais il est un fourbe.

"Un pareil fourbe a traduit en Françoise mon 'Traité de l'Experience en Medecine;' mais au lieu de dire, purement et simplement, en François, ce que j'ay dit en Allemand, il a partout enchassé ses propres idées entre les miennes, ce qui fait plus que le quart de tout l'ouvrage; et il a fait passer sous mon nom, et fait vendre comme mon ouvrage, toutes les révéries, toutes les